Rencontre avec une Community Manager engagée, Charlotte Guy

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Nous avons interviewé Charlotte Guy. Basée en Nouvelle Aquitaine, Charlotte collabore avec plusieurs marques à #Impact #Positif de la région. Elle nous raconte son parcours et elle nous livre ses conseils sur la communication pour les marques responsables.

Bonjour Charlotte, pouvez-vous nous raconter votre parcours professionnel ?

Charlotte Guy : J’ai été diplômée en 2016 d’un Master en Management et Ingénierie des Sports de Glisse. À la suite de celui-ci, je suis partie à l’aventure en Nouvelle Zélande pour découvrir ce pays et maîtriser l’anglais. Cette expérience a été très enrichissante pour moi.

De retour en France, j’ai commencé à chercher un travail vers Hossegor dans la communication et le marketing dans des entreprises de sports de glisse comme Billabong, Quiksilver… C’était un peu un rêve. Mais ça n’a pas été facile car dans ce genre d’entreprise les postes sont très prisés et ça marche généralement avec le réseau. C’était l’été, j’ai donc décidé de faire la saison au Boardriders de Capbreton, un magasin Quiksilver dans lequel j’avais fait mon stage quelques années auparavant.

Après la saison d’été, j’ai continué à travailler plusieurs mois dans différents magasins Quiksilver de la région. Puis un jour, l’un des partenaires des événements de skate de descente, que j’organise avec mon copain, m’a dit qu’il cherchait quelqu’un pour gérer la communication de sa campagne de financement sur Kickstarter. J’ai sauté sur l’occasion ! J’ai pu gérer la communication de sa campagne, mon travail lui a plu et il a décidé de continuer avec moi.

J’ai finalement décidé de créer mon entreprise pour pouvoir proposer mes services en Community management, rédaction web, création et gestion de sites internet. Depuis 2018, je travaille pour BOLID’STER, une marque de jeans super résistants. Au fil du temps, mon activité s’est développée. J’ai travaillé sur différents projets de rédaction web notamment dans le domaine du surf et je travaille depuis peu avec une marque qui fabrique des vêtements à partir de matières recyclées et upcyclées: l’Atelier A.

Avez-vous ciblé votre recherche sur des entreprises durables ou cela s’est fait au fil des rencontres ?

Je pense que ça a été un choix inconscient de m’orienter vers des entreprises durables. Je me suis d’abord orientée vers des entreprises qui agissent dans le domaine des sports de glisse : le surf, le snowboard, le skate… Car c’est vraiment mon univers et c’est ce que j’aime. Puis c’est après que j’ai découvert qu’il existait des marques à l’univers sport de glisse et durable. Au final, ça tombe sous le sens, car pour pratiquer ces types de sport, on a « besoin » de la nature et c´est naturel de la respecter et de la soigner. Je me suis dit pourquoi pas allier les deux.

En quoi consiste votre travail au sein de Bolid´ster et l´Atelier A ? Pouvez-vous nous présenter votre quotidien ? 

Ça fait bientôt 3 ans que je travaille avec BOLID’STER. Je m’occupe de la gestion et de l’animation des réseaux sociaux, du site Internet, de la plateforme e-commerce et de la relation client. Je gère aussi la relation avec les revendeurs de la marque et les agents commerciaux, la stratégie Marketing, les partenariats blog & influenceurs et la gestion des campagnes de financement.

La collaboration avec Atelier A est récente. Je travaille sur leur stratégie de développement digital. Je m’occupe actuellement de la refonte de leur site e-commerce, créations des contenus du site, mise en ligne des fiches produits et des nouvelles photos. Par la suite, nous commencerons à gérer leurs réseaux sociaux et à mener des actions pour améliorer leur visibilité et leur notoriété sur Internet.

Y a-t-il une différence dans la manière dont vous travaillez le produit, la communication et le community management dans une entreprise responsable et durable par rapport à d’autres entreprises?

Oui, je pense que l’on ne communique pas de la même manière pour une entreprise plus responsable et durable. On va insister davantage sur sa dimension responsable et environnementale. On va mettre en avant les bonnes actions que l’entreprise mène, que ça soit sur ses produits ou au quotidien. Il faut être très transparent, être proche du client et essayer de l’impliquer dans la démarche.

Quels sont les avantages et les inconvénients d’écrire pour une marque durable ? Est-ce que le public est plus exigeant ? Devez-vous faire plus attention au langage utilisé ?

Oui je pense que c’est plus exigeant, il faut faire attention au langage ou aux personnes avec qui on s’associe pour les partenariats. Il faut qu’ils véhiculent les mêmes valeurs que la marque afin d’être cohérent avec ses valeurs et sa mission.

Quelles sont vos motivations pour travailler dans ce domaine ? Y a-t-il des valeurs qui vous animent particulièrement ?

J’aime la nature, les activités et sports de plein air. Je ne suis pas vraiment “ville”. En effet, pour moi c’est important de prendre soin de la planète et d’essayer de faire son maximum dans ce sens. J’essaye de faire bouger les choses à mon échelle.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait aussi se reconvertir dans les entreprises durables ou RSE ? Pensez-vous que ce sont juste des métiers à la mode ?

Je ne pense pas que ce sont juste des métiers à la mode. Les modes de consommation sont en train de changer et les consommateurs commencent à avoir une réelle prise de conscience. Encore plus avec ce qui se passe en ce moment.

Une partie des gens essayent de faire plus attention à ce qu’ils achètent : provenance du produit, sa composition, d’acheter des choses localement, de favoriser le savoir-faire français… Ce n’est pas forcément facile car avec la mondialisation, on a été très mal habitué et on a un peu perdu la valeur réelle des choses.

Pour nous, c’est devenu normal d’acheter un t-shirt à 10€ alors quand on propose des t-shirts fabriqués en France à 40€, ça freine tout de suite. Les gens se posent la question : Pourquoi je mettrai 40€ dans un t-shirt alors que je peux en avoir 4 pour ce prix-là ? Il faut éduquer les gens et leur montrer ce que ce t-shirt a de plus, qu’il est plus durable, plus respectueux, qu’il fait travailler l’économie locale… C’est pour ça qu’il faut être hyper transparent.

Avez-vous fait des formations spécifiques pour y parvenir  ? Comme avez-vous démarré ?

Je n’ai suivi aucune formation spécifique. Mais durant mes études, j’ai eu quelques cours à ce sujet.

Qu’est-ce que vous pensez d’une plateforme telle que Sourcein.fr qui met en relation les experts marketing, communication et les sociétés à impact positif?

Oui je pense que c’est une bonne idée. Nous avons besoin de plus en plus d’initiatives comme ça.

Avez-vous travaillé avant dans une entreprise qui n’est pas durable et pas responsable ? Est-ce que c’est une expérience rédhibitoire ? Que conseillez-vous de faire pour contourner cette situation ?

Oui, j’ai travaillé pour une entreprise très connue dans la mode sportive, qui n’est pas forcément un exemple en matière d’entreprise durable et responsable. Depuis quelques années, ils commencent à prendre davantage en compte le côté responsable de leurs produits, en utilisant des matières plus respectueuses dans leur conception. Je sais qu’ils proposent par exemple des vestes de ski et des « boardshort » fabriqués à partir de bouteilles en plastique. Je pense que toute expérience est bonne à prendre et nous fait progresser. C’est quand même mieux de partager les mêmes valeurs que l’entreprise et d’avoir un intérêt pour elle.

Lien pour son site professionnel : https://charlotteguy.fr/